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Infos sur l'annulation | articles parus

ARTICLES DE PRESSE

Je ne traduis que quelques articles parmi tous ceux qui ont pu paraître online et offline, beaucoup reprenant les mêmes infos. J'applique aussi une censure sur les éléments constituant des spoilers sur les épisodes encore inédits en France.



Ce que les médias en pensent

Parmi les fans les plus influents de Farscape, on compte Matt Roush, chroniqueur chez TV GUIDE, l'un des plus gros tirages de magazines télé. Matt Roush a aussi une rubrique sur le site internet de TV GUIDE et son article écrit à la suite de l'annonce de l'annulation est celui que David Kemper a lu à l'équipe le dernier jour de tournage.
- Matt Rousch, TV Guide, 9 septembre 2002
- Matt Rousch, TV Guide, rubrique internet

Une des belles victoires des scapers a aussi été d'attirer l'attention de la chaîne CNN Headline News et notamment du journaliste Renay San Miguel et son émission Hotwired, qui s'intéresse aux nouvelles technologies et plus particulièrement internet.
- CNN Headline News, émission du 11 septembre 2002
- Interview en live de Ben Browder sur CNN Headline News, 17 septembre 2002

- IMDB, Studio Brief, 9 septembre 2002
- New York Daily News, 10 septembre 2002
- CNN.com, 10 septembre 2002
- Daily Telegraph, 10 et 14 septembre 2002
- Zap2it, 13 septembre 2002
- AFP News, 16 septembre 2002
- Wall Street Journal, 30 novembre 2002
- San Antonio Express News, 9 janvier 2003
- Pittsburgh Post Gazette, 10 janvier 2003
- TV Guide, 13 juin 2003
- Boston Herald, 13 juin 2003

Propos des gens de la série
- Interview de Juliet Blake, BBC Cult, 25 mars 2003
- Interview de Rockne O'Bannon, Starlog, Mars 2003

La position de SCI FI Channel

Bonnie Hammer, présidente de SCI FI Channel, est la représentante de la chaîne qui s'est le plus exprimée dans la presse suite à l'annulation. Ses propos, régulièrement maladroits, ont souvent fait réagir les Scapers avec une ardeur renouvelée pour soutenir la série, au point où finalement, on en vient à se demander si Bonnie ne le ferait pas exprès et n'assumerait un double rôle périlleux...

- TV Guide online, article de Ben Katner, 7 janvier 2003

- Seattle Post-Intelligence, article de Mélanie McFarland, 14 mars 2003

- Time magazine, article de James Poniewozik, lundi 17 mars 2003


Matt Rousch, TV Guide, 9 septembre 2002
"Moya n'est plus? Je ne pourrais être plus déçu d'apprendre que SCIFI a décidé de ne pas financer la cinquième saison de sa série phare, Farscape. Depuis son arrivée inattendue et sans annonce en Mars 1999, cette aventure stellaire au budget conséquent (pour le bouquet de base du câble) s'est rapidement révélée comme la plus insolente, imprévisible, sexy, intelligente et passionnante série de science-fiction à la télévision. Par contraste, Star Trek Enterprise fait figure de dinosaure. Ben Browder et Claudia Black ont une alchimie incroyable et sont entourés par quelque uns des plus vivants et fascinants aliens jamais créés. Farscape est un pur plaisir des yeux et je n'ai jamais vraiment compris pourquoi ses spectateurs d'une intense loyauté ne s'étaient pas multipliés en nombre chaque saison. La série réclame une vraie attention, et peut-être que c'est trop demander pour certains mais les récompenses sont fantastiques. (pendant ce temps, un film aussi plat que le dernier Star Wars engrange les dollars sans que je puisse trouver une raison valable si ce n'est pour la dévotion aveugle des fans du genre). En ce qui concerne Scifi, citer des raisons économiques derrière l'annulation de la dernière année de Farscape semble être en contradiction avec la mission de divertissement que s'est fixée la chaîne. Cette décision a des chances d'être comparée dans quelques années à celle, peu avisée, qu'avait prise NBC en annulant la première série Star Trek après tout juste trois saisons."


Encore une fois, Matt Roush (TV Guide) fait preuve de son soutien à la série en répondant à une question d'un fan de Farscape dans sa chronique Ask Matt. (NDLR: la question du fan reprenait au départ les éléments de l'interview donnée par Bonnie Hammer à TV Guide Online, interview traduite sur ce site)

"Ma question ou commentaire est donc, Farscape se rapproche trop du feuilleton, pourtant SCI FI vient juste d'acheter les droits d'X-Files dont elle en a déjà commencé les rediffusions, l'une des séries les plus "club privé" du moment. Elle a diffusé aussi Babylon 5, une autre série très proche du feuilleton. Vous pensez qu'ils essaient de faire passer le blâme sur la série et sur les fans? Ils semblent qu'ils avaient donné carte blanche pour la direction créative de la série et n'avaient jamais fait part de leur désir de voir plus d'épisodes indépendants. Est-ce que cela a un sens?" - Theresa M.

Matt: "Il n'y a aucun bon moyen de justifier cette annulation, et dans cette interview, Hammer est passée dangereusement près d'admettre ce que je crois être la vérité: les gens chez SCI FI estimaient que Farscape était trop intelligente pour ce qu'ils considèrent être leur audience de base, quelle qu'elle puisse être. Voilà encore une autre indication que toute série qui demande de l'attention et de la fidélité tout en récompensant l'intelligence, continue de grimper sur la liste des espèces en voie de disparition, même sur les chaînes dites à niche qui sont celles supposées les protéger."


CNN Headline News, émission du 11 septembre 2002

"Miguel: Eh bien, si les e-mails que nous recevons peuvent être une bonne indication, peut-être que SCIFI channel devrait y repenser à deux fois avant d'annuler cette série. Nous avons partiellement répondu à la question posée lors de notre précédente émission. Que peut accomplir Internet? Il y a une heure, Hotwired passait un reportage sur les efforts online pour sauver la série télé Farscape, annulée la semaine dernière par la chaîne SCIFI. En une heure, nous avons reçu plus de trente e-mails des fans de Farscape en provenance des Etats-Unis, d'Angleterre, du Canada, du Danemark et d'Allemagne. Nous pensons que cela vaut bien un récapitulatif pour nos spectateurs de la côte ouest.

Demain, les webmasters de farscape.wdsection.com, le principal site internet dans la campagne de sauvetage de Farscape, ont demandé aux fans de la série de se diriger vers le site Internet de SCIFI et d'inonder les dirigeants de la chaîne d'e-mails réclamant le maintien de la série. D'autres sites de soutien maintiennent aussi la pression sur la chaîne. Mais la question importante est toujours, est-ce que tout ça peut faire une différence? Est-ce qu'Internet peut sauver une série annulée?
Un peu plus tôt aujourd'hui, j'ai discuté avec Matt Roush, critique télé chez TV Guide. D'après lui, Internet permet aux fans de se sentir plus proches de leurs séries favorites et de se rapprocher entre eux, mais il ne sait pas si Internet peut vraiment devenir un outil efficace pour sauver une série annulée. Il pense que ça ne peut pas faire de mal d'organiser ce genre de campagne online. Quand vous avez affaire aux fans de science-fiction, Internet semble être un endroit parfait pour leur permettre se rencontrer, ces fans sont technologiquement à la page, d'après lui, et les fans de Farscape, jusqu'à maintenant, ont fait preuve d'un vrai sens de l'organisation. Je pense que l'état de notre boîte de réception en est une bonne preuve. Roush était impressionné par le fait que l'annonce de l'annulation ait été faite sur un chat et soit arrivée aussi vite sur les sites ensuite. En fait, Internet a permis à Roush lui-même, d'écrire un article immédiatement sur son propre site internet, the Roush Room (TVGuide.com/Roush).

Il y a un précédent similaire, les forums de discussions de ABC.com avaient été utilisés par les fans de la série Once and Again, menacée d'annulation, et cela avait probablement permis à cette série d'être maintenue une saison de plus avant d'être finalement annulée.
Alors, messieurs/mesdames les Scapers, continuez à nous envoyer vos e-mails et tenez-nous au courant de vos efforts pour sauver votre série."

C'était Hotwired pour cette heure. Steven, Sophia?
Miguel: C'est incroyable de recevoir le genre de feedback qu'internet et les e-mails vous permettent d'avoir quand vous couvrez ce genre de sujets. C'est immédiat.
Steven: C'est effectivement très impressionant mais ce qui intéresse les dirigeants de chaîne, ce sont les taux d'audience. Comment se comporte la série sur ce point?
Miguel: C'est leur programme numéro 2, juste après Stargate SG-1, qu'ils viennent juste d'acquérir.
Steven: Eh bien, on se demande pourquoi ils s'en débarrassent alors?
Miguel: On essaiera de le savoir.
Steven: Super Renay, et merci.
Miguel: Merci."


Interview en live de Ben Browder sur CNN Headline News, mardi 17 septembre 2002, 19h15 (heure côte Est des Etats-Unis)

ALICIA: Bonjour, je suis Alicia Davis et vous regardez Entertainment: C'était une série à succès sur la chaîne SCI FI, mais désormais Farscape doit se battre pour rester à l'antenne. Après quatre ans de bons et loyaux services, la série a été annulée, mais les fans ne sont pas près d'accepter cela aussi facilement. Ils ont organisé une importante campagne internet pour sauver la série, et ici aujourd'hui, pour parler de la série et du mouvement de fond qu'elle génère, l'une de ses stars, Ben Browder qui nous rejoint en direct live d'Australie. Ben, merci beaucoup d'être avec nous.

BEN: C'est moi qui vous remercie. Bonjour d'Australie. Il est 9:20 du matin, le soleil brille, c'est la fin de l'hiver et c'est déjà demain.

ALICIA: Très bien. Eh bien, merci beaucoup d'être avec nous. Si j'ai bien compris, c'est que vous-même, les autres acteurs et l'équipe, si on peut revenir là-dessus, vous prépariez pour commencer une cinquième saison, et puis en l'espace de deux semaines, on vous a dit que la série était annulée. Est-ce bien ainsi que cela s'est passé?

BEN: C'est assez proche de la réalité, oui. Nous avions en fait terminé de tourner le dernier épisode de la quatrième saison, et nous tournions des plans de coupe pour un épisode précédent. La nuit d'avant, j'avais discuté avec Brian Henson et David Kemper, nos producteurs exécutifs, ils étaient assez confiants pour le futur et tout le monde comptait sur une cinquième saison et puis le jour suivant, nous étions sur le plateau quand nous avons reçu la nouvelle et beaucoup de personnes se sont mises à pleurer.

ALICIA: Oh, vous avez vraiment dû avoir l'impression de tomber de haut.

BEN: Alicia, j'ai beaucoup d'interférence dans mon oreillette, vous allez devoir parler plus fort.

ALICIA: Je vais le faire, d'accord. Je me demandais: il y a une campagne importante pour sauver la série, parlez-nous en, et croyez-vous que les fans et Internet peuvent sauver la série?

BEN: Eh bien, ce qu'il y a d'intéressant dans tout ça, c'est que entre les personnes concernées, USA Networks et la société Henson, productrice, les ponts étaient coupés. Après la réaction des fans, elles se sont à nouveau mises en contact pour rediscuter. Cela nous a donné une semaine de plus, avant que nous ne soyons forcés de démolir les décors, pour qu'elles essaient de trouver une solution à leurs problèmes. Là où nous en sommes aujourd'hui, il semble qu'il n'y aura pas de solution, alors la cinquième saison ne verra vraisemblablement pas le jour.

ALICIA: Oh. D'après ce que je sais, vous avez participé à des chats avec les fans, qu'avez-vous entendu de plus intéressant de la part des fans dans ces chats?

BEN: Eh bien, l'interaction avec les fans a commencé pratiquement dès le début de la série, quand SCIFI a diffusé les premiers épisodes. Très tôt, la seule réaction que nous avions était celle sur Internet, alors si nous voulions avoir les réactions des fans, savoir ce qu'ils pensaient de la série, nous devions aller chercher sur Internet. Ainsi, nous avons organisé des chats sponsorisés par SCI FI à la fin de chaque saison et nous mesurions l'opinion des spectateurs grâce à ce que nous pouvions lire sur internet. De cette façon, leurs critiques avaient aussi une influence sur le processus créatif. En tant qu'acteur, vous êtes le lien entre les mots et le public, et pour le voir, du moins d'Australie, le seul moyen est d'aller compulser les sites Internet et de découvrir ce qui a marché et ce qui n'a pas marché. Cela a été fascinant d'avoir Internet comme allié.

ALICIA: Oui, vraiment, et vous avez tant de fans qui aiment la série. Ben, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation.

BEN: Merci à vous de m'avoir invité et bonne journée d'Australie.

ALICIA: C'était Ben Browder de Farscape, et c'est la fin pour Entertainment.


IMDB.COM, Studio Brief du 9 septembre 2002

"Les fans de Farscape, série populaire diffusée sur SCIFI Channel, étaient en plein préparatifs de guerre ce week-end à l'annonce par le producteur éxécutif et l'acteur principal de la série que la chaîne avait décidé de ne pas financer une cinquième saison. David Kemper et Ben Browder (John Crichton) ont fait cette annonce vendredi soir (ndlr: samedi matin heure australienne) sur le chat officiel de la chaîne, Kemper ayant ces mots: "Nous sommes tous immensément tristes. Je tremble alors même que j'écris ces quelques mots. Hier, nous avons tous pleuré sur le plateau. Cependant, comme nous sommes, finalement si je puis dire que les personnes qui font la série et pas les décideurs des sociétés qui la produisent et la diffusent nous sommes aussi impuissants que quiconque." L'annonce a immédiatement lancé une campagne de pétition pour sauver Farscape, avec les fans invoquant le cri de guerre de Winston Churchill, "nous ne nous rendrons jamais". Farscape, produite en Australie par Jim Henson Company et Hallmark Entertainment, a toujours fait partie des programmes les plus regardés de la chaîne. Cependant, les chaînes du câble peuvent rarement justifier les dépenses conséquentes exigées par la production de programmes originaux et Farscape fait partie des séries chères. Ni SCIFI ni sa maison-mère USA Networks n'ont pour l'instant communiqué sur l'annulation."


New York Daily news, 10 septembre 2002

"Blamant les coûts de production de la série, SCIFI Channel ne diffusera pas une saison supplémentaire de Farscape. La série, sur leur antenne depuis 4 ans et co-produite par Hallmark Entertainment et la Jim Henson Company, était tournée dans les studios Henson en Australie. L'histoire est celle d'un astronaute, joué par Ben Browder, qui explore des régions inconnues de l'espace.

Une porte-parole de SCIFI a dit: "Il n'y a pas de plus grands fans de Farscape que les gens de SCIFI Channel. C'était l'une des premières séries produites par SCIFI et elle est rapidement devenue un chouchou des critiques et du public. Malheureusement, malgré nos efforts pour atteindre une audience plus large, Farscape s'est avéré incapable de progresser au-delà de son noyau dur. Cela, ainsi que les coûts de production importants et grandissants, nous a conduit à prendre la difficile décision de mettre fin à la série après la quatrième saison."

Cet été, 1,5 million de spectateurs en moyenne ont regardé "Farscape" d'après les chiffres collectés par Nielsen Media Research. Il reste encore 11 épisodes inédits à diffuser de la quatrième saison.

David Kemper, le producteur exécutif, a appris la nouvelle aux fans lors d'un chat vendredi dernier. Kemper a ajouté que les producteurs, persuadés que la série serait renouvelée, avaient déjà défini les grandes lignes de la cinquième saison.

"C'est un jour triste", a dit Juliet Blake, productrice exécutive sur Farscape et Présidente de la branche Jim Henson Television-US. "Je crois que l'un des problèmes est que SCIFI Channel est une chaîne spécialisée sur une niche," a ajouté Juliet Blake, sans pour autant donner le coût de production de "Farscape". "Si la série était diffusée sur la chaîne Fox, par exemple, elle ne ferait pas partie de leurs programmes à gros budgets."

Donna Petrozzello


CNN.com, article du 10 septembre 2002

"SCIFI 'licencie' Farscape

Variety rapporte que la chaîne SCIFI Channel a annulé la série "Farscape", dont les taux d'audience avaient commencé à baisser dans sa quatrième saison, d'après les dires de la chaîne, après avoir engrangé des taux d'audience plus que favorables de ses débuts en mars 1999 jusqu'à la fin d'année 2001.

SCIFI a cité l'audience déclinante et "les coûts de production importants et grandissants" pour justifier sa décision.

Mais le producteur de la série, Jim Henson TV, dit que Farscape, tournée en Australie, ne coûte que 1,5 Million de $ par épisode, soit largement 500 000$ de moins par heure de programme que les coûts de production de "Buffy contre les Vampires" et "Star Trek: Enterprise", séries de prime- time sur UPN.

Les fans ont organisé une campagne de sauvetage de la série, "Save Farscape" dans l'espoir que SCIFI revienne sur sa décision ou que la série soit accueillie sur une autre chaîne. Dans leurs communiqués de presse, ils soulignent que SCIFI les a induit en erreur concernant le futur de la série.

SCIFI a encore un certain nombre d'épisodes inédits à diffuser, qui seront proposés à 22h tous les vendredis de janvier à mars prochain. La série, à l'origine, était diffusée plus tôt dans la soirée et l'horaire plus tardif de 22h lui a coûté beaucoup de ses jeunes spectateurs, d'après Juliet Blake, présidente de Jim Henson TV, US."


The Daily Telegraph, 10 septembre 2002

Les réalisateurs rendent hommage à Farscape.

Les réalisateurs australiens ayant travaillé sur Farscape envisagent de faire respecter une minute de silence en l'honneur de la série récemment annulée lors de la conférence des réalisateurs de films et téléfilms qui se tiendra à l'Australian Film Television and Radio School ce week-end.

Farscape a employé un certain nombre de réalisateurs australiens ces quatre dernières années, notamment Peter Andrikidis (Grass Roots, Heroes Mountain), lauréat de plusieurs récompenses de l'AFI (ndlr: Australian Film Institute), ainsi que les réalisateurs de films Kate Woods (Looking for Alibrandi) et Rowan Woods (The Boys), qui feront partie des conférenciers.

"Nous sommes en train d'essayer de déterminer quelle est la manière la plus appropriée pour marquer la fin d'une série qui a beaucoup puisé parmi les meilleurs réalisateurs australiens," nous a dit Richard Harris, directeur exécutif de ASDA. La conférence tient des sessions sur tous les types de production, et Rowan Woods a suggéré de faire une minute de silence au début d'une des sessions. Farscape a vraiment permis de montrer au monde entier le talent des réalisateurs australiens, sans oublier celui des acteurs et techniciens australiens, tous ceux qui ont travaillé sur la série vont beaucoup la regretter."


Daily Telegraph, article du 14 septembre 2002

"Il pouvait les entendre hurler

Dans le showbiz américain, Barry Diller fait partie des killers. Auparavant chez Fox Broadcasting et Paramount Pictures, Diller (maintenant Président de USA Network) a une sacrée réputation de puissance de persuasion.

Mais Confidential peut dire que Diller vient de trouver un adversaire à sa mesure cette semaine et auquel il ne s'attendait pas, les Scapers.

Aussitôt que la nouvelle s'est répandue le week-end dernier sur la décision de la chaîne américaine SCIFI Channel de ne pas renouveler la série (tournée à Homebush Bay, près du parc olympique), les Scapers ont mis la vitesse supersonique.

A tort ou à raison, Diller, en tant que chef du groupe, a été désigné du doigt comme l'ennemi public numéro un. Il semble que les actions des fans aient eu un impact, la décision de ne pas renouveler la série étant remise en question le mercredi.

Ainsi que l'appel aux armes fait par le site des fans le suggère, l'armée des Scapers mécontents était préparée à des actions massives pour signaler sa colère devant la décision de la chaîne.

Avec le site internet de SCIFI croulant sous le poids d'un chat rempli à ras bord (essentiellement de déclarations de condamnation) et la menace par les fans de boycotter la chaîne financée par les abonnements, Diller et son équipe dirigeante se sont vus forcés de faire un compromis.

Ainsi que Confidential le signalait lundi dernier, le tournage devait cesser mardi et le lendemain, les décors complexes présents sur le site de Homebush Bay devaient être soit détruits soit démontés pour être renvoyés aux Etats-Unis.

Mais à 9h30, les ouvriers étaient priés d'arrêter de travailler. Il semblait que Farscape connaissait un répit alors que SCIFI rouvrait les négociations pour garder la série à l'antenne, cette fois sous la forme d'une mini-série.

Un scaper local nous informait que la décision d'annuler la série avait été 'bien préparée'. "Ils s'attendaient à un contre-coup négatif mais apparemment pas aussi fort que ça," nous dit-elle. "Ils pensaient que le mouvement de colère ne se poursuivrait pas plus loin que le mercredi suivant."

Par ailleurs, elle nous apprenait que les Scapers américains avaient prévu de manifester devant les bureaux de USA Network mais seulement après les cérémonies du 11 septembre."


Zap2it.com, 13 septembre 2002 (traduction partielle)

"Rockne O'Bannon, le créateur de la série (qui n'a pas été directement impliqué dans la production de la quatrième saison), a dit, "Cela [Farscape] a constitué la plus grande part de mon existence ces quatre ou cinq dernières années. Il y avait quelques signaux d'alerte ces derniers temps."

Alors qu'il refuse de spéculer sur le véritable responsable pour la décision d'annuler la série, O'Bannon ne blâme nullement la présidente de la chaîne, Bonnie Hammer, et son équipe. "Bonnie a toujours soutenu la série et estimé sa valeur."

"Je ne sais pas ce que cela présage pour SCIFI Channel. Je ne suis pas amer. Je comprends les aspects économiques et autres, mais si j'étais à leur place, j'évaluerais la série plutôt dans ce sens, 'Je suis la chaîne SCIFI, et beaucoup de gens disent que cette série fait partie des meilleures et des plus appréciées parmi les séries de science-fiction. J'aurais tendance à penser qu'il est bien qu'elle se trouve sur ma chaîne.' Mais ils ne voient pas les choses de cette façon."

En ce qui concerne la manière dont la série se termine, O'Bannon dit, "Ce qui me chagrine le plus, c'est que nous avons fini de filmer l'épisode 22 de la quatrième saison et comme pour chaque saison précédente, nous terminons sur un cliffhanger. Alors, voilà, nous sommes là, nous retenant à la falaise du bout des doigts."

Questionné sur le film "Farscape", O'Bannon répond, "Cela pourrait être une possibilité intéressante. David (Kemper) et moi-même avons été chargés de l'écriture d'un scénario pour un film, mais si nous devions vraiment faire un film, il ne constituerait pas le prochain épisode. Il ne serait pas en continuité avec la série. Ce serait plus une histoire indépendante."

D'après une source chez SCIFI, les discussions continuent avec les sociétés qui produisent Farscape, mais pour l'instant, il n'y a aucune indication de ce qui pourrait en résulter de concret."


L'article suivant, originellement en anglais, a au départ été très contesté, beaucoup de scapers mettant en doute sa véracité. J'ai eu la confirmation par le journaliste même qui l'a écrit et le chef du bureau AFP de Sydney que les informations leur avaient été transmises directement par David Kemper et Lily Taylor le 16 septembre 2002.

AFP World News - Lundi 16 Septembre 2002 - 06:27 GMT - GMT 06:27 Heure Paris

Australie-Farscape
Une campagne internationale n'a pu sauver "Farscape", série de science- fiction.

SYDNEY, Sept 16 (AFP). "Farscape", produite en Australie et l'une des séries de science-fiction ayant le plus de succès dans le monde, a été arrêtée ici ce lundi malgré une campagne de sauvetage menée par des millions de fans de plusieurs pays.
Un flot de protestations par e-mails, une publicité bien orchestrée et des annonces dans les journaux payées par les fans ont obligé la chaîne câblée américaine SCIFI Channel à revoir sa décision de départ la semaine dernière concernant l'annulation de la série.
La série était produite par la branche américaine de Jim Henson Co. pour SCIFI, qui a fait porté la responsabilité de sa décision sur les taux d'audience en baisse de la série à l'antenne depuis quatre ans et narrant les aventures intergalactiques d'un astronaute perdu dans un territoire hostile.
Mais après une semaine de négociations, les producteurs de Farscape ont rapporté lundi qu'ils pensaient que la série, plusieurs fois récompensée, avait été la victime de sa qualité et qu'ils étaient en train de démonter les décors.
Ses taux d'audience internationaux ces quatre dernières années ont fait de Farscape l'une des plus populaires parmi les séries jamais produites en Australie bien qu'elle n'ait jamais connu le succès en Australie même.
Mais elle était traduite dans une douzaine de langues, avait un public d'environ 1,5 million de spectateurs aux Etat-Unis et bien plus encore en Amérique Latine, Europe et Angleterre, où elle était diffusée par la BBC.
"La chaîne SCIFI Channel n'en voulait plus tout simplement", le producteur exécutif David Kemper a confié à l'AFP.
"Les efforts des fans pour la sauver n'ont pas compté pour du beurre parce qu'il ont permis à tout le monde de se rencontrer pour en rediscuter, mais SCIFI Channel n'a jamais fait une offre rendant une cinquième saison possible."
"Nous avons essayé de trouver d'autres options pour sauver la série et toute l'équipe de production était vraiment désireuse de la garder à l'antenne."
Mais il n'était pas possible de la produire pour le montant proposé par SCIFI au final... montant bien en-dessous du coût supposé de 1.5 million de $ par épisode pour la série.
"Je sais que les séries faites en Australie ne sont généralement pas diffusées aux Etats-Unis mais celle-là l'était, ainsi que presque partout dans le monde, sauf en Australie."
"Mais c'était vraiment une série australienne avec quelques Américains, quelques Anglais, une poignée de Français et d'Allemands et elle était traduite dans une douzaine d'autres langues. Je l'ai même vue traduite en roumain."
"Elle est très populaire dans le monde entier et je crois que nous avions les meilleurs statistiques d'audience de SCIFI Channel, ce qui rend leur décision encore plus stupéfiante. Cependant, nous étions dans la mauvaise case horaire et sans promotion digne de ce nom."
"Nous étions leur série préférée des critiques et nous leur avons apporté beaucoup de prestige parce que nous avions une série d'une grande qualité. Mais ils avaient décidé que nous devions atteindre un public plus large et que la qualité n'était pas si importante."


Wall Street Journal, article de Joe Flint, 30 novembre 2002

Cet article sur la chaîne SCI FI est d'autant plus intéressant qu'il parle d'argent et de positionnement, deux éléments importants liés à l'annulation de Farscape.

SCI FI channel espère attraper des spectateurs avec ses aliens.

"La chaîne SCI FI Channel, longtemps considérée comme une chaîne câblée dont la niche se trouvait être les fans de Star Trek regardant les rediffusions de la série avec leurs oreilles de Spock bien en place, veut changer cette image la semaine prochaine avec la diffusion de "Taken", l'une des plus ambitieuses miniséries produites pour la télévision.

Les 20 heures de "Taken", dont la production exécutive fut assurée par Steven Spielberg pour un coût de 40 millions de dollars, raconte comment des enlèvements par les aliens et des conspirations gouvernementales vont influer le destin de trois familles sur quatre générations. SCI FI fait le pari à haut risque que cette minisérie, diffusée à partir du 2 décembre, pourra faire entrer la chaîne dans le grand public. La chaîne a même l'audace de programmer les 20 heures de la minisérie sur 10 soirées consécutives.

Agée maintenant de dix ans, SCI FI, comme d'autres chaînes câblées, a besoin de nouvelles stratégies pour se développer. Auparavant, la chaîne comptait sur sur sa réception en constante augmentation pour atteindre de nouveaux spectateurs mais désormais la chaîne est sur le point d'atteindre les 80 millions de foyers aux Etats-Unis, ce qui est quasiment le maximum possible pour le cable et le satellite. Alors que cela fait de la chaîne l'une des plus grosses de l'offre câblée, cela la confronte aussi à de nouveaux défis onéreux que les autres chaînes câblées doivent gérer elles-aussi.

"Avant vous pouviez faire grandir une chaîne simplement en augmentant le nombre de foyers qui la réceptionnent," dit Laura Caraccioli, vice president de media buyer Starcom Entertainment (groupe Publicis SA). "Maintenant elles doivent se développer de la même façon que les chaînes terrestres majeures ont dû le faire--avec une programmation attractive."

Jusqu'à il y a peu, une bonne dose de vieilles rediffusions et un film récent par ci par là étaient suffisants pour que les chaînes câblées contentent leurs spectateurs. Cela suffisait aussi pour assurer les profits et aider les cablo-opérateurs à justifier les sommes qu'ils paient et le tarif des abonnements. Mais, alors que la télévision câblée atteint sa maturité et les chaines leur distribution maximum, les cablo-opérateurs sont sous pression pour ne pas augmenter leurs tarifs et l'augmentation des taux d'audience peut se trouver ralentie sans l'apport de nouveautés originales.

"Vous ne voulez pas être dépendant du contenu des autres chaînes," dit Michael Jackson, membre du groupe Universal Television (Vivendi Universal SA), maison-mère de SCI FI Channel. "C'est une opportunité sans pareille pour le câble. 'The Osbournes' sont passés d'un statut de famille quasi inconnue à celui de phénomène national en six semaines," dit-il du programme diffusé sur MTV.

Néanmoins, SCI FI prend un risque non négligeable avec "Taken". A 40 millions de dollars, le coût de cette minisérie représente presque 25% du budget total de programmation de SCI FI pour 2002, estimé à 208 millions de dollars d'après le consultant media Kagan World Media, qui estime par ailleurs les revenus publicitaires de la chaîne à 179 millions de dollars. La chaîne, qui d'après Kagan fait payer aux cablo-opérateurs un tarif de 13 cents par abonné et par mois pour la distribuer, espère récupérer environ 120 millions de dollars cette année de ces abonnements. Là où ça coince, c'est qu'il n'est pas facile d'obtenir plus des cablo-opérateurs alors SCI FI doit augmenter ses revenus publicitaires. D'où la raison de ses dépenses en augmentation pour des programmations originales ces dernières années.

USA, TNT, TBS, A&E et d'autres chaînes câblées ont été confrontées au même casse-tête. Alors que la télévision par câble en général a volé des parts de marché conséquentes à sa rivale terrestre, les chaînes câblées généralistes se sont retrouvées à examiner de plus près les chaînes à niche comme TLC et Discovery et se rendent compte qu'une programmation originale et spécifique est le meilleur moyen de rester compétitif. Même ESPN s'est aperçu qu'une suite ininterrompue d'événements sportifs de tout genre n'était pas suffisant et s'est mise à produire ses propres films.

Le risque encouru lorsque l'on tente d'élargir son audience, c'est de perdre les premiers fidèles-- en ce qui concerne ce cas, ce sont les fans de science-fiction. "Cela va être un défi," dit Mme Caraccioli de Starcom Entertainment.

Et "Taken" n'est pas une victoire assurée pour SCI FI. Alors que la diffusion sur des soirées consécutives avait bien marché pour des séries aussi remarquables que "Racines" et "Winds of War", c'était un autre monde à l'époque: la compétition se limitait à trois chaînes terrestres et le cable était encore au berceau.

De nos jours, "Taken" va devoir se battre contre des dizaines de chaînes câblées et les grandes chaînes terrestres. Les taux d'audience ont aussi tendance à diminuer pendant le mois de Décembre à l'approche de Noël, qui force les plus paresseux des téléspectateurs à s'extirper du canapé pour aller acheter les cadeaux. Beaucoup de chaînes, terrestres et câblées, se sont désengagées des miniséries, pensant que l'offre télé était maintenant trop fragmentée pour soutenir l'attention des spectateurs plus d'une soirée.

"C'est un gros risque que nous prenons et nous en sommes conscients chaque jour depuis que nous avons pris cette décision," dit Bonnie Hammer, directrice de SCI FI, à propos de leur programmation. Alors qu'il y a eu quelques hésitations, Mme Hammer dit que l'audience de la chaîne préfère les diffusions de style marathon.

SCI FI a prédit à ses annonceurs que la série atteindrait un taux d'audience moyen de 3.0, ce qui est plutôt élevé et se traduit par environ 2.4 millions de foyers. SCI FI a aussi les droits vidéo et DVD de la série mais Dreamworks SKG, le studio dont M. Spielberg est partiellement propriétaire, détient les droits internationaux.

En prenant la décision de programmer "Taken" sur l'espace de deux semaines plutôt que deux mois, Mme Hammer a étudié les taux d'audience des miniséries HBO "Band of Brothers" et "De la Terre à la lune", qui étaient diffusées une fois par semaine et non tous les soirs. Alors que les deux avaient commencé avec de forts taux, ceux-ci déclinèrent au fur et à mesure de la diffusion.

Mme Hammer affirme que diffuser "Taken" sur plusieurs semaines amenuiserait l'impact de la campagne de promotion menée par la chaîne. SCI FI a dépensé des millions pour des panneaux d'affichages, des posters, des publicités écrites, des bande-annonces dans les cinémas et même des promotions dans plus de 7000 magasins Radio Shack. (Bien que certaines personnes ayant vu les pubs pensent que la minisérie s'appelle "Token", une porte-parole de la chaîne dit, "Appelez la comme vous bon vous chante mais allumez votre poste pour regarder")

Alors que "Taken" a englouti une bonne part du budget programmation de SCI FI, la chaîne a encore plusieurs autres séries en développement, avec lesquelles elle espère aussi attirer de nouveaux spectateurs. Parmi ces nouveautés, on trouve une version surnaturelle de "la caméra cachée" présentée par Shannen Doherty, ex-star de "Beverly Hills 90210" et une série basée sur le film culte "Tremors". SCI FI espère aussi que "Tripping the rift", un dessin animé racontant les aventures intergalactiques de l'équipage d'un vaisseau contrebandier appelé La Libre Entreprise, connaitra une réussite à la "South Park", le dessin animé à succès de Comedy Central depuis quelques années maintenant.

Mais satisfaire les amateurs de science-fiction n'est pas une mince affaire. Des téléspectateurs de la chaîne se sont retrouvés sur internet pour condamner la décision de la chaîne d'annuler "Farscape", une série sur un astronaute perdu de l'autre côté de l'univers en compagnie de hors la loi aliens. Il y a aussi eu des plaintes suite à la diffusion de films comme "Field of Dreams" et "Les nerfs à vif" qui semblent n'avoir que très peu de choses en commun avec la science-fiction.

Mme Hammer défend ces décisions, justifiant le besoin de la chaîne de devenir "plus accessible. Bien que ne souhaitant pas ignorer le public originel de la chaîne, elle est toutefois consciente que ces spectateurs ne sont pas assez nombreux pour assurer le développment de la chaîne. "Nous faisons des essais pour atteindre des publics différents," dit-elle, ajoutant que la chaîne a besoin de revenir "un peu plus sur terre."


Pittsburgh Post-Gazette, vendredi 10 janvier 2003, édition régionale

'Farscape' : à qui la faute?

HOLLYWOOD
La présidente de SCI FI Channel, Bonnie Hammer, ne voulait pas discuter de la décision de la chaîne d'annuler Farscape, série très appréciée des critiques, lors de la conférence de presse de la chaîne cette semaine mais les huées des journalistes présents l'ont obligée à aborder le sujet de cette décision très controversée.

"Nous voulions faire 13 épisodes supplémentaires, souhaitant pouvoir terminer la série de façon correcte. Le fin mot de l'histoire c'est que nous ne pouvions arriver à un accord financier qui tienne la route," a confié Hammer. "Nous voulions continuer la série en 2003, nous ne pensions pas continuer en 2004. La série connaissait une baisse de son audience... Nous avons essayé de faire cela dans le calme sans ameuter la presse et leur raconter ce qu'il se passait." Hammer a confié que SCI FI avait essayé de négocier pour 13 épisodes plutôt que les 22 contractuels mais un accord n'avait pu être trouvé.

Alors que les fans continuent à pointer SCI FI du doigt, la responsabilité pour l'annulation de la série est largement partagée. La Jim Henson Company, un des producteurs de la série, connait des difficultés financières importantes. Et bien que les fans -- et le critique télé que je suis -- aient fortement critiqué SCI FI pour s'être désengagée du contrat annoncé pour les saisons 4 et 5, à la fin de la conférence, Hammer a précisé que lorsque l'accord avait été passé, SCI FI n'avait pas eu d'autre choix que d'annoncer un renouvellement pour deux saisons.

"Nous avons mis en place un renouvellement sur deux saisons qui prenait en compte ce qu'on appelle un 'kill fee' (NDT: indemnité de rupture à payer si la chaîne décide finalement de ne pas financer le contrat dans sa totalité, le montant peut en être assez conséquent), parce qu'ils ne voulaient pas s'engager sur une saison de plus si nous ne nous engagions pas de notre côté sur deux saisons d'un coup quand nous avons négocié ce contrat," nous dit Hammer. "Nous avions prévu depuis le début la possibilité d'arrêter la série pour le cas où elle ne marcherait pas comme prévu ou tout autre circonstance."

Bien entendu, les producteurs de la série en étaient conscients lorsqu'ils ont échafaudé la structure de la saison, pourtant ils ont quand même choisi de la terminer sur un cliffhanger qui laissera la série sur une note d'inachevé lors de l'épisode final en mars prochain. Ils ont parié et perdu.

Ben Browder, star de la série, de retour à Los Angeles après l'Australie où se tournait la série, rappelait que, chaque année, l'avenir de Farscape avait été incertain et qu'il n'y avait donc pas de raison de traiter le dernier épisode de la saison différemment des précédents cliffhangers à la Farscape.

"Nous avons de la chance de pouvoir continuer, d'avoir le débouché que nous avions avec SCI FI. Je sais pas si quelqu'un d'autre nous aurait donné l'opportunité de faire ce que nous faisons," dit Browder. "Aussi en colère que soient les gens et aussi déçus que je sais qu'ils ont été avec l'annulation de la série, je crois qu'il faut quand même reconnaître que la série n'aurait pas pu exister sans Bonnie Hammer et un grand nombre d'autres personnes prenant une décision consciente d'aller vers le créatif et le différent."

Browder était pragmatique sur le cliffhanger final.

"C'est la principale source de déception chez les spectateurs, parce qu'ils s'attendaient à une cinquième saison," dit-il. "Mais tous ceux qui connaissent un peu Hollywood et la production cinématographique ou télévisuelle savent qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué."

Rockne O'Bannon, le créateur de la série, dit que c'est un miracle que Farscape soit arrivée sur les ondes, voire qu'elle ait survécu pendant 4 ans pour raconter ses histoires, mais il dit que les fans ont raison de blâmer SCI FI.

"Bien que ces difficultés financières aient été réelles, il n'y avait plus de désir pour la série," nous confie O'Bannon. "Les organigrammes changent dans les chaînes, c'est ainsi tout le temps, et au dernier changement, les nouveaux n'étaient pas vraiment des fans de la série. Bonnie et Stephen Chao et Rob Perth (ex directeurs exécutifs chez SCI FI) étaient d'un grand soutien pour la série mais Bonnie s'est retrouvée face à face avec des gens qui étaient plus intéressés par la machine enregistreuse que par la passion des fans et le succès critique.

Néanmoins, quand votre série est reconduite pour deux saisons, est-ce vraiment intelligent de la rendre incompréhensible, même pour les fidèles? C'est ce que Farscape a fait au début de sa quatrième saison.

"La série est devenue trop complexe, trop feuilletonnesque et ce genre de séries ne marche pas bien sauf [sur une période courte] comme 'Taken'," Hammer précise.

Il y a des contre-exemples à foison à cette opinion, mais Hammer a raison, en augmentant la complexité de la série, les producteurs ont leur part de responsabilité dans ce qui est arrivé.

"L'écriture et la réalisation étaient brillantes, mais pour un spectateur lambda, quelqu'un qui regarde de temps en temps, le genre de spectateur que l'on recherche aussi, il n'est plus possible de suivre la série. Même moi, qui lisais tous les scénarios, j'avais du mal si j'en avais sauté un. J'étais perdue et pourtant je connais cette série mieux que quiconque."

Browder pense que Farscape n'est pas aussi difficile à suivre qu'on essaie de le faire croire.

"Il est sûr que vous ne comprendrez pas toutes les nuances si vous ne voyez pas tout depuis le début," dit-il. "Certains épisodes sont, à mon avis, source de confusion même en connaissant bien la série. Ce n'est en revanche pas si difficile si vous commencez à regarder sans trop vous poser de questions sur le pourquoi du comment."

La nature très variée des épisodes de Farscape a donné sa marque unique à la série mais même si Browder affirme que la série n'était pas difficile à suivre, il a une explication pour son incapacité à attirer un public plus large."

"Nous sommes dans une société qui -- Bam! --, on regarde une fois, on déteste ou on aime, on passe à autre chose ou on attend la même chose chaque semaine," dit-il. "Les gens aiment avoir les mêmes céréales. Tous les matins, ils se lèvent et prennent Peanut Butter Cap'n Crunch et c'est ce qu'ils aiments et veulent manger sept jours par semaine. Ca, autant que que tout autre chose, rend difficile l'attraction d'un large public."

Hammer racontait que SCI FI Channel et Henson avaient eu des discussions avec les producteurs de la série pour trouver des moyens "d'élargir la série pendant la saison 4" mais sans grand succès.

"Une série trouve son identité assez tôt dans son existence et il est très difficile de soudainement passer la marche arrière et dire, 'dans le prochain épisode, on va tout rendre plus accessible.' En toute honnêteté avec ceux concernés, je ne suis même pas sûre que si tout s'était bien passé et que tout le monde était d'accord, on serait arrivé à le faire."

O'Bannon ne pense pas que les dirigeants actuels de SCI FI Channel voulaient changer Farscape. Ils voulaient juste s'en débarrasser. "Ils ne l'avaient pas créée, ce n'était pas un gros succès et ils ont regardé leurs comptes et vu qu'ils y mettaient beaucoup d'argent."

Mais Browder semblait indiquer qu'il y avait eu des incitations à rendre la série plus attractive.

"Comment est-ce que vous faîtes des ajustements à mi-chemin pour la rendre plus attractive et acceptable? Je ne sais pas si nous étions capables de faire cela dans notre coin d'Australie," dit-il. "Apparemment quelqu'un pense qu'il savait comment le faire. Mais de là où je me trouvais en Australie avec David Kemper, nous avons simplement continué à raconter l'histoire qui nous paraissait avoir un intérêt créatif pour nous et, dans l'ensemble, un intérêt créatif pour notre public."

Hammer précisait que SCI FI avait examiné la possibilité de produire une minisérie ou un film pour terminer la saga mais cela n'avait pas non plus de sens financièrement.

"Le coût rattaché à la production d'une mini série de 2 ou 4H était presque identique à la différence entre produire 13 ou 22 épisodes," dit Hammer. "C'était énorme parce que vous aviez quand même besoin de toute l'équipe, du décor."

Hammer n'excluait pas la possibilité d'un retour de l'univers Farscape et exprimait son intérêt de travailler à nouveau avec l'équipe de production de la série. O'Bannon confiait que les dirigeants de Henson avaient évoqué la possibilité de continuer Farscape sous la forme d'un dessin animé, mais toute décision sur l'avenir de la série est en attente en raison de la vente de la Jim Henson Company.

"Bonnie a essayé de se comporter au mieux, faisant face aux accusations de tous bords sans perdre sa gentillesse," dit O'Bannon, "mais il y a encore de la poudre dans l'air. Il faudra attendre que les choses se tassent."


San Antonio Express-News, 9 janvier 2003 (Jeanne Jakle) Un professeur de San Antonio participe à l'effort pour garder Farscape à l'antenne.

Un professeur de San Antonio fait partie des fans d'une série annulée et joint l'action à la parole.

L'effort le plus récent de Jackie Tanner pour sauver Farscape, série chérie des critiques sur SCI FI Channel.

La vétérante du collège de North Side a loué pour la journée le panneau d'affichage électronique près du centre commercial Central Park pour rappeler aux spectateurs le retour, pour 11 épisodes à partir de ce vendredi, de Farscape, une série qu'elle qualifie de de précieuse et intelligente parmi la poubelle des reality shows qui dominent l'écran cathodique de nos jours.

De 6 heures du matin à minuit vendredi, dit-elle, le panneau fera défiler le message suivant: "Vous voulez de l'action, de l'aventure et de l'amour? Regardez Farscape. Vendredi, 19h, SCI FI Channel." Cela lui a coûté 150 dollars, ajoute t-elle, et ce n'est qu'une parmi toutes les dépenses qu'elle-même et d'autres fans passionnés ont encourrues depuis septembre dernier, quand l'annonce est tombée que la série, qui s'intéresse à la relation mouvante entre un astronaute américain et un équipage d'intéressants aliens, ne connaitrait pas la cinquième saison qui lui avait été promise.

Elle confie que l'investissement pour sauver la série, qu'elle estime être aux environs de 1 000 dollars pour elle-même et 100 000 dollars dans son ensemble, vaut la peine "pour avoir le droit de choisir ce que je paie pour regarder. Après tout, je paie déjà une somme conséquente chaque mois rien que pour l'abonnement satellite."

"C'est un combat pour l'intégrité de l'industrie télé, et un combat pour l'art et la création, car Farscape est vraiment une série créative."

En tant que personne chargée de l'éducation des jeunes dans ce pays, dit-elle, elle ne peut supporter le fait que cette série soit mise à l'écart alors des séries "déshonorantes" comme "Fear factor" s'épanouissent. "Je ne peux pas croire que c'est ce à quoi nous sommes arrivés," dit-elle, "regarder des gens manger des testicules d'animaux juste pour essayer de gagner 50 000 dollars."

Professeur depuis 15 ans au collège Anson Jones, en informatique ces dernières années, Tanner dit qu'elle soutient Farscape non seulement parce que c'est une série fabuleusement produite avec des effets spéciaux soignés, des histoires accaparantes et des personnages de chair et de sang mais aussi parce que son message est important aussi bien pour les enfants que les adultes. "Les personnages principaux de la série sont tous des gens avec de lourds bagages, plus ou moins mis au ban de leurs sociétés. On nous montre comment ils ont réussi à vaincre l'adversité et à survivre ainsi que l'importance d'ignorer les différences chez les autres et apprendre à fonctionner comme une famille."

Les sources chez SCI FI ont indiqué que la série avait été annulée parce que la série coûtait trop cher à produire et que ses taux d'audience n'étaient pas ceux espérés.

Tanner et les autres 'scapers', des fans qui se sont regroupés grâce aux sites internet, ne sont pas près de renoncer. Ils demandent à avoir les 22 épisodes promis - une saison de plus - pour que le producteur exécutif, David Kemper et les autres membres de l'équipe créative puissent raconter l'histoire dans sa totalité telle que conçue par eux.

Ils ont lancé une telle campagne de sauvetage qu'ils ont réussi à attirer l'attention des média sur tout le territoire, y compris CNN, qui a diffusé une demi-douzaine de sujets sur leur bataille.

Fort heureusement, l'épisode qui marque le retour de la série est un bon départ pour ceux qui ne connaissent pas la série.
[censure censure censure]

C'est une façon agréable de passer sa soirée du vendredi et une série particulièrement appréciée des femmes. Une des raisons principales invoquées par Tanner dans son intérêt pour la série, est la présence de personnages féminins forts comme Aeryn, centre des attentions amoureuses de John et qui peut en remontrer aux hommes pour faire mordre la poussière à quiconque.


Le début de la septième saison de Stargate SG-1 donne l'occasion à des critiques télé américains de faire la comparaison entre Stargate SG-1 et Farscape et ceci largement en faveur de la deuxième, privée de cinquième saison.Fans de Stargate SG-1, attention aux spoilers potentiels sur cette septième saison.

TV Guide, article de G.J. Donnelly, 13 juin 2003

STAR DORT
Stargate SG-1 (21H côte Est, SCIFI)

Comment arriver à enfiler la combinaison d'un space opéra devenu un classique?

Avec difficulté si l'on en juge avec le cas de Stargate SG-1, ancienne série phare de Showtime passée en syndication et maintenant aussi sur SCI FI Channel. Basée sur le film Stargate (1994) avec Kurt Russel, la série conte les aventures d'un groupe militaire d'élite qui voyage vers différentes planètes à l'aide d'une mystique porte des étoiles. C'est plutôt divertissant mais comparé à l'éclatante créativité qui était la marque de fabrique de Farscape, lamentablement annulée par SCI FI, Stargate SG-1 fait pâle figure. Des heures passées à observer les étoiles ordinaires de Stargate ne pourront faire briller la série elle-même comme une étoile. Cela n'aide pas non plus que la série se retrouve engoncée dans une soirée autrefois spéciale du vendredi et qui n'en porte plus désormais que le nom, commençant par l'inégal Tremors et finissant avec le terriblement mauvais Scare Tactics (NDT: sorte de reality-show présenté par Shannen Doherty).

Pour rassembler les anciens et initier les nouveaux, SCI FI Channel commence la soirée avec les comédiens Amanda Tapping et Michael Shanks pour une présentation d'une heure sur la saison à venir. (NDT: tiens, c'est marrant, ça me rappelle Farscape Undressed, cette présentation d'une heure de la série avec Ben Browder et Claudia Black au début de la troisième saison, c'est à dire à l'époque où SCI FI Channel avait encore envie de promouvoir sa série phare...). Après avoir été tué vers la fin de la cinquième saison, Daniel Jackson, l'archéologue interprété par Shanks, est apparu occasionnellement pendant la sixième saison sous une forme spectrale pour aider l'équipe du SG-1. Dans les deux épisodes diffusés ensemble ce soir pour lancer la septième saison, Jackson refait son apparition dans l'équipe pour de bon.

Les membres du SG-1 se rendent compte qu'il y a anguille sous roche avec Jackson pendant le premier épisode, "Fallen", quand leur camarade est retrouvé nu sur une lointaine planète. Il a perdu plus que ses vêtements; sa mémoire a disparu et pour la récupérer, il revient sur terre et reprend sa place dans son équipe, qui compte désormais son remplaçant Jonas Quinn (Corin Nemec), l'hardie astrophysicienne Samantha Carter (Tapping), le stoique guerrier Jaffa Teal'c (Christopher Judge) et, bien entendu, leur grincheux leader Jack O'Neill (Richard Dean Anderson). Ensemble, le petit groupe met en place un piège pour leur ennemi public numéro un, les méchants, envahisseurs de corps Goa'uld et Anubis, leur chef à l'allure de Darth Vador (David Palffy), que O'Neill décrit comme le cliché ambulant du méchant vêtu de noir.

Dans le deuxième épisode, "Homecoming", Jackson et Quinn sont des passagers clandestins sur le vaisseau d'Anubis, qui voyage en direction de la planète natale de Quinn, déchirée par la guerre, pour réquisitionner ses réserves de naquadria, une substance qui permet de faire fonctionner les portes de étoiles et constitue l'arme principale du SG-1 pour maîtriser les Goa'uld.

Shanks est le point central ici, reprenant là d'où il était parti, toujours un universitaire impulsif même si désormais un peu plus perdu dans ses pensées. Les autres sont tout autant prévisibles. L'inertie présente dans l'expression impénétrable du visage de Teal'c (Judge) est un contraste étrange avec son maquillage bariolé - il ressemble toujours à RuPaul (NDT: célèbre travesti noir américain) sans la perruque. La Carter sexy d'Amanda Tapping peut tenir tête aux mâles sans avoir à en rajouter dans la testotérone. L'acerbe O'Neil de Richard Dean Anderson est, comme toujours, le centre vital de la série, débitant des commentaires lapidaires entre deux confrontations avec les méchants. Le Quinn de Corin Nemec prend aussi une nouvelle dimension ici, avec des conséquences notables pour le reste de la saison.

Le plus gros atout de Stargate SG-1 est sa facilité d'accès. Depuis ses débuts en 1997, la série a procuré un divertissement de bonne facture avec un soupçon d'intelligence et suffisamment d'action. Mais malgré les occasionnels moments de véritable inspiration, ce n'est jamais qu'une entreprise médiocre avec une qualité globale de réalisation au-dessus de la moyenne. Programmée à côté d'une série aussi classieuse que Farscape, Stargate SG-1 se révélait d'une compagnie agréable. Cependant, rattachée au médiocre ensemble de Tremors et Scare Tactics, elle se retrouve tout simplement perdue dans l'espace.


Boston Herald, article de John Ruch, vendredi 13 juin 2003

Accident de porte: Le Stargate SG-1 de SCI FI ferme la porte à l'originalité

Premier épisode de la nouvelle saison de Stargate SG-1 ce soir à 21H sur Sci Fi Channel.

Alors qu'elle entame sa septième saison, l'événement le plus excitant que Stargate SG-1 ait à offrir est le retour d'un de ses comédiens principaux, qui s'ennuyait tellement avec son personnage au point d'avoir quitté la série. C'est tout ce que vous avez besoin de savoir sur cette série de science-fiction vieillissante, qui, maintenant, commence à être elle-même plutôt ennuyeuse. (le premier épisode de la saison ce soir à 21H sur SCI FI Channel est précédé d'un reportage dans les coulisses de la série)

Cette version vaguement fasciste de Star Trek continue avec ses histoires résumées en une seule ligne: l'armée américaine explore l'univers grâce à des portes des étoiles à l'origine fort ancienne. Tandis que l'équipe du SG-1 se retrouve à devoir sauver le monde - ou plutôt deux mondes, en fait - dans les épisodes de ce soir, les éléments en place sont dans l'ensemble inchangés par rapport au film "Stargate" sorti en 1994 et à la base de la série.

La série continue à employer des acteurs qui sont dans l'ensemble dénués de talent, apparemment pour éviter d'humilier la star de la série, Richard Dean Anderson, au répertoire fortement limité. Anderson n'a jamais été capable de recréer l'arrogance macho second degré que Kurt Russel avait infusée dans le film. Son personnage n'est qu'un connard grincheux. Maintenant, il a en plus l'air fatigué et les traits tirés.

Alors, quoi de neuf? Et bien, Michael Shanks est de retour pour jouer Daniel Jackson, l'universitaire lunetteux au physique attrayant. Avant la précédente saison, Shanks avait quitté la série, se plaignant du fait que son personnage n'évoluait pas. Le personnage était devenu une sorte de fantôme.

SCI FI voudrait nous faire croire qu'il est de retour suite à une campagne des fans. Mais cela a probablement plus à voir avec Shanks réalisant qu'une vague ressemblance physique avec James Spader (autre comédien principal du film) ne suffit pas à faire carrière en dehors de SG-1.

Et donc, avant que vous ne puissiez dire "A la recherche de Spock", le voilà qui est là, allongé tout nu sur le sol d'une cité perdue. Cela ne donne pas grand chose à part une brève période d'amnésie et une amorce de flirt avec Samantha Carter (Amanda Tapping) tellement fugitive qu'un clignement d'oeil vous la ferait rater.

Mais ce n'est pas vraiment intéressant de tirer sur des poissons dans un baril - voire sur un éléphant dans le couloir. Même les plus féroces défenseurs de la série admettent volontiers qu'elle n'est qu'une dose de methadone pour ceux qui recherchent une vraie science-fiction (comme, par exemple, le retour prévu de "V"). Dans la dichotomie présente en science-fiction entre imagination sans bornes et conventions classiques du genre, il a toujours été clair de quel côté Stargate penchait.

Cela n'aide pas les fans de Farscape à oublier comment cette série ambitieuse a été rapidement sacrifiée après que SCI FI a acheté SG-1. SCI FI continue à prétendre qu'elle a donné aux deux séries une promotion équivalente, oubliant au passage la différence entre vendre un succès au nom déjà reconnu et développer un programme de qualité en recherche d'audience.

Mais, quand même, SG-1 n'est pas aussi mauvais que Enterprise diffusé sur UPN. Les effets spéciaux sont décents. Le rythme de l'action est correct. S'endormir un poil au passage fait partie des conventions du genre.

Ce qui est étrange c'est que même l'équipe de la série semble commencer à s'ennuyer aussi. Suffisamment ennuyée d'ailleurs que les comédiens oublient d'avoir l'air surpris lorqu'ils découvrent Jackson vivant.

Le moment de doute de Jackson instillé par son amnésie provisoire semble refléter celui de Shanks à propos de son départ de la série.

Il y a un personnage à ressort comique qui débite des histoires ennuyeuses et banales avec des morales à deux sous à la fin. Et l'entièreté de l'histoire de l'épisode est un tel plagiat du premier "Star Wars", qu'au lieu d'un hommage, on pense à cri de détresse. S'ils n'arrivent même pas à se faire plaisir, comment pensent-ils arriver à nous divertir?

Il semble qu'au moins l'un des comédiens de cette équipe ne restera pas assez longtemps dans ce trou noir de l'ennui pour connaître la réponse. Le retour de Shanks pousse logiquement vers la sortie son remplacement, Corin Nemec, qui jouait Jonas Quinn.

Peut-être qu'une campagne "Sauvez Jonas" devrait être lancée. Cela pourrait être le seul moyen de maintenir de l'intérêt pour la série - si ce n'est pas pour vous- mêmes, alors au moins pour ses créateurs.


Interview de Juliet Blake, chipée sur le site BBC Cult le 25 mars 2003. Juliet Blake est la présidente de la section télévision de la Jim Henson Company aux Etats-Unis.

Pourriez-vous vous présenter et nous dire quelle est votre implication dans Farscape?
Je suis la présidente de la société Jim Henson Television ici aux Etats-Unis, et j'étais aussi l'un des nombreux producteurs exécutifs sur Farscape. Je suis à la tête de la branche télé ici mais j'avais des responsabilités sur Farscape pour la société Henson dans son ensemble.

Pourriez-vous nous expliquer comment Henson a lancé la production de Farscape?
En fait, j'ai un peu hérité le bébé. Je suis dans la société depuis près de trois ans et quand je suis arrivée nous étions sur le point de lancer la troisième saison de Farscape. Rod Perth, mon prédécesseur et grand fan de Farscape, avait commencé sa carrière à la tête des Studios USA et du USA Network et avait commissionné Farscape à Brian Henson quand il était plus impliqué dans la gestion de la société.
Ensuite, il s'est retrouvé à la tête de Henson et est donc passé du statut d'exécutif ayant commissionné la série à celui de responsable de la série chez Henson.

Est-ce que Farscape a offert à Henson des possibilités nouvelles?
Je crois que oui. Je pense que l'un des aspects importants de Farscape est d'avoir servi de vitrine au travail de notre Creature Shop (département animatronics/maquillage SFX). Alors qu'avant nous étions principalement connus pour les Muppets et nos programmes pour les enfants, ce que Farscape a accompli nous a permis de montrer à beaucoup de gens la grande qualité de notre travail en tant que société de production. Le fait que nous ayons réalisé une série si différente était vraiment une étape importante pour notre société.

Pourriez-vous nous expliquer comment toutes les sociétés qui ont un intérêt dans Farscape se partagent les responsabilités?
Farscape était une co-production entre Hallmark, qui comme vous le savez sûrement produit beaucoup de téléfilms et mini-séries, et Henson Company. La série était cofinancée par les deux sociétés avec un droit de diffusion substantiel payé par SCI FI Channel et de l'argent utile - même si en petites quantités - venant de la BBC.
Les ventes internationales de la série étaient correctes mais pas aussi bonnes qu'elles auraient pu être, alors quand vous additionnez tous ces éléments avec une série qui chaque année devenait un peu plus complexe et plus belle, forcément le budget se retrouvait en augmentation, pas de façon astronomique mais suffisamment pour que cela devienne une source d'inquiétude pour les intervenants.

Est-ce que Henson était très impliqué dans la production de la série?
Nous étions très impliqués. Nous lisions plusieurs versions de chaque scénario. Nous étions très impliqués financièrement, nous tenions les cordons de la bourse et nous étions très impliqués au point de vue créatif, vraiment.
Nous avons un Creature Shop ici à Burbank (banlieue Los Angeles) et un autre à Londres, mais quand la série a commencé, nous avons sélectionné quelques uns de nos meilleurs techniciens et dessinateurs et avons mis en route un autre Creature Shop à Sydney, en Australie, sur un des plateaux de tournage en studio.
Nous avions sept grands plateaux de tournage pour la série en Australie. C'était une très grosse production et nous étions très impliqués.

Pouvez-vous nous dire un peu comment l'annulation est arrivée?
C'était vraiment très dur, parce que tout le monde croyait qu'on ferait une autre saison ou tout au moins une moitié de saison mais la réalité économique s'est avérée contraire.
Je crois que la série n'avait pas obtenu le soutien des nouveaux décideurs chez Studios USA parce qu'elle était très compliquée et très dense.
En tant que nouvelle venue moi-même pour la troisième saison, j'avais eu l'impression d'hériter de quelque chose d'incroyable et merveilleux mais aussi un peu difficile à comprendre si je ne faisais pas partie du phénomène Farscape.
Je crois que quand Michael Jackson, compatriote anglais, est arrivé et a supervisé l'ensemble de la chaîne SCI FI avec Bonnie Hammer sous ses ordres, bien que Bonnie et toute son équipe aient été des grands fans de la série, je pense qu'il voulait élargir l'attraction possible de la série et la transformer mais il n'était pas possible de le faire avec cette série. D'une certaine façon, nous avons tous pensé, 'laissons la telle quelle' et c'est ce que nous avons fait. Et en faisant cela, nous avons probablement signé son arrêt sur la chaîne SCI FI.

Est-ce que Henson s'attendait à la force de la réaction des fans à l'annonce de l'annulation?
C'était attendu. Les fans de Farscape sont uniques, ils sont très loyaux et ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour garder la série à l'antenne.
Pourtant je crois, et j'ai toujours été très honnête à ce propos, qu'une fois que la série aurait été annulée, il serait très difficile de la ramener. Une fois qu'une chaîne s'est décidée à avancer dans une autre direction, il est très difficile de ramener une série à l'antenne parce que les acteurs se sont engagés ailleurs, les scénaristes aussi. Je pense que nous aussi en tant que société de production avons passé le cap.
Ca ne veut pas dire que Farscape est morte et enterrée, nous avons l'intention de continuer à exploiter cet univers mais d'une autre façon. Ainsi nous aimerions faire un film, soit un téléfilm [ou un film cinéma] dans le futur. Nous recevons régulièrement des appels - je ne peux pas citer de noms - mais ils viennent de milliardaires et de grosses sociétés qui nous disent 'Vous ne pouvez pas la laisser mourir, que faites-vous ? Que pouvons-nous faire pour aider ?' ce qui est vraiment génial.
Alors, c'est un peu comme Docteur Who. Je ne crois pas que Docteur Who soit jamais mort. Ce que je veux dire, c'est qu'il continue sous d'autres formes et je crois que c'est ce qui se passera avec Farscape.

Donc un film est en préparation?
Je ne dirais pas qu'il est en préparation mais nous y pensons et nous réfléchissons à comment nous pourrions y arriver et quelles seraient les contraintes financières et nous demandons si nous allons le faire.

Je sais que les décors ont été mis à bas mais est-ce qu'ils existent encore? Certains existent encore et certains ont été détruits. Je crois que ce n'est pas un problème majeur parce qu'ils peuvent être reconstruits.
Ce qui est sûr c'est que les créatures (animatronics) sont encore là et ont été renvoyés sur Londres pour le moment. Mais vous ne pouvez pas terminer une série simplement parce que les décors ne sont plus en place. Il y a d'autres moyens d'action.

Si on avait mieux anticipé la réaction des fans, pensez-vous que Farscape aurait été annulée?
Probablement oui, malheureusement, parce que je pense que la réalité est que, bien que SCI FI Channel ait été horrifiée par la réaction des fans, les gens qui manifestaient devant les bureaux et achetaient des annonces pleine page dans les magazines, je pense que quelquefois les choses arrivent à une fin et qu'on ne peut pas y faire grand chose.
C'est vraiment dommage. Je ne dis pas que les fans n'ont pas eu d'impact parce que je crois que la chaîne les a entendus haut et fort, et certainement Henson Company les a entendus et j'espère qu'ils seront avec nous quand nous ferons une prochaine grande-série de science-fiction.

Y a t-il un futur pour Farscape en tant que série animée?
Anime (série animée style japonais) [pas série animée]. C'est une vraie possibilité mais je ne peux pas en parler pour l'instant. C'est quelque chose sur lequel nous travaillons activement.

Est-ce que ce ne serait pas un changement de direction pour Henson, parce que vous êtes irrémédiablement associés à l'animatronique? Oui, mais ce n'est pas forcément une mauvaise chose. Je pense qu'en tant que société de production nous aimons tout ce qui touche à la création et nous ne voulons pas nous limiter ou nous cantonner dans un genre. Nous rencontrons des artistes intéressants tous les jours, designers, créateurs, animateurs, marionettistes en temps réel, nous aimons garder notre porte grande ouverte.

Est-ce que Henson serait intéressé par une autre série de science-fiction comme Farscape?
Absolument. J'adorerais que nous fassions une autre série SF. Nous n'avons, en ce moment, rien qui nous permette de montrer le travail de notre Creature Shop comme j'aimerais qu'il le soit, et nous sommes toujours à la recherche de projets qu'il serait intéressant de faire pour notre société.
L'un des plaisirs de Farscape était de la produire en Australie. Quand vous voyez la série, vous pouvez voir qu'elle a été bien produite et que l'argent est à l'écran, mais ce n'est que lorsque je suis allée faire un tour en Australie il y a deux ans que j'ai vu les décors et la façon extraordinaire avec laquelle la série était mise en chantier.
[Avec] la collaboration des acteurs et techniciens, et Ben Browder passant d'acteur principal à apprenti scénariste à aspirant réalisateur, c'était comme un famille vivant à Sydney qui faisait la série. Il y avait des centaines de personnes impliquées dans la production et je crois que à Sydney, bien qu'il y ait beaucoup de films qui s'y tournent, beaucoup de gens connaissent un période difficile parce que Farscape n'est plus produite. C'était un gros morceau de la production audiovisuelle en Australie.

Alors est-ce que Henson a prévu quelque chose dans la même veine que Farscape?
Nous sommes en train d'acheter les droits de livres intéressants et nous les développerons. Il y a deux ou trois auteurs qui m'ont toujours passionnée, pas des écrivains mais des scénaristes, avec qui nous sommes en dicussion pour développer de nouveaux projets.

Pour terminer, qu'est-ce que Farscape a représenté pour Henson?
La créativité, se retrouver en première ligne avec une série de prime time, gagner des récompenses, nous avons gagné pleins de Saturns (NDLR : récompenses spécialisées SF), travailler avec un groupe de scénaristes, acteurs, artistes incroyablement doués et faire une série qui était vraiment différente, c'est tout ça Farscape. C'était différent de tout ce qu'il y avait d'autre à la télévision.
Aucune autre série ne lui ressemble. La plupart de la science-fiction à la télévision me rappelle les costumes de Noël des enfants avec les bonbons collés dessus et je crois que Farscape avait un look extraordinaire pour un budget télé plutôt raisonnable. Alors nous en sommes très fiers.


Starlog, numéro 308, mars 2003, article de Joe Nazzaro
Adieu à Farscape - Rockne O'Bannon confie ses dernières pensées sur la fin prématurée de la saga SF adorée qu'il avait créée.
(on suppose que l'interview a été accordée il y a entre 4 et 6 semaines avant la parution du magazine)

Un communiqué de presse de SCI FI Channel en septembre 2001 décrivait Farscape comme la pierre d'angle de la programmation originale de la chaîne, aidant à attirer les nouveaux spectateurs vers la chaîne. A cette époque, SCI FI claironnait avec force sa décision de renouveler la saga de l'espace appréciée des critiques pour deux saisons supplémentaires, mais à peine un an plus tard, les fans étaient sous le choc en apprenant l'annonce de l'annulation de Farscape à la fin de sa quatrième saison.

Qu'était-il arrivé pour amener SCI FI Channel à abandonner leur série phare de façon aussi abrupte? Leur communiqué de presse pour l'expliquer faisait part de l'incapacité de Farscape à grandir au-delà de son audience de base, ainsi que les coûts de production importants et en hausse mais, pour beaucoup de fans, ces explications semblaient douteuses. Récemment, STARLOG a parlé longuement avec le créateur de la série, Rockne O'Bannon, sur les circonstances entourant l'annulation de la série, ainsi que sur la controverse qui s'ensuivit.

"Je pense que les choses se sont calmées pour le moment," déclare O'Bannon, "mais en fait dans l'ensemble, je pense que les fans ont pris leur mal en patience et regroupent leurs forces pour la diffusion des onze derniers épisodes. Pour le moment, c'est vraiment fini du côté de la chaîne. Ils se sont retranchés dans leur bunker et peu importe la tempête qui souffle à l'extérieur, elle ne les atteint pas."

Si les onze derniers épisodes de la quatrième saison de Farscape, en train d'être diffusés, parvenaient à obtenir des taux d'audience formidables, SCI FI Channel pourrait hypothétiquement revenir sur sa décision mais O'Bannon ne retient pas son souffle. "La série a été annulée," il affirme, "Elle est morte dans leur esprit. Ils ne lèveront pas le petit doigt. Pour être franc, pour autant qu'ils aimeraient avoir une série à succès sur leur antenne, si jamais ils faisaient la promotion de la série et qu'elle obtenait des taux d'audience importants, imaginez leur tête! Alors, ils n'ont aucun intérêt à la promouvoir."

Cela n'était pas forcément le cas pendant les trois premières saisons de Farscape. La série était le joyau de la couronne SCI FI, récoltant des commentaires dithyrambiques des critiques et amenant une crédibilité bien nécessaire à la chaîne. "Nous étions le seul cheval pour tirer ce lourd attelage," remarque O'Bannon. "Si vous regardez les taux d'audience des trois premières années en particulier, nous obtenions autant que la série nous précédant et ensuite nous avons fait un bond d'audience. La série après nous perdait sur nous en audience mais pas autant que celle qui nous précédait. Par ailleurs, SCI FI avait l'opportunité de promouvoir le reste de sa grille pendant cette heure où le public était plus nombreux. Soyons clairs, nous étions une série récompensée à maintes reprises, bien vue par la communauté de science-fiction et une majorité de critiques télé non spécialisés SF voyait Farscape comme la meilleure série de science-fiction du moment à la télévision. Alors, si j'avais été SCI FI Channel, j'aurais vu la série comme un article pilote (NDT: vendu à perte pour attirer les clients) valable en termes de "cela nous donne de la crédibilité, nous ne sommes plus la chaîne qui ne diffuse que Lexx, Black Scorpion et toutes ces redifs de vieilles séries télé des années 70. Nous sommes à la pointe!"

"Cela dit, je peux comprendre les raisons économiques. Nous étions une série coûteuse et ils sont une petite chaîne, mais ce que je trouve particulièrement dommage c'est qu'ils ont fait avec force et fierté cette annonce publique d'un renouvellement pour une quatrième et cinquième saison, alimentant et vivant sur les espoirs des fans et puis sur des problèmes - je ne dirai pas douteux - mais sur des problèmes financiers qui n'avaient pas connu de changement significatif ces deux dernières années, ils se sont retirés de leur engagement."

Bien que l'annonce ait été faite par SCI FI au moment des derniers jours de tournage de la quatrième saison, O'Bannon pense qu'il y avait des signes annonciateurs qui couvaient bien avant ça. "Cela a toujours été très délicat," il explique, "simplement à cause du statut de la chaîne. C'est une toute petite chaîne, donc dès le départ, vous insultez l'audience de base avec le terme 'scifi' (NDT : raccourci un poil méprisant de science-fiction). Par ailleurs, une grande partie des gens snobe le genre science-fiction par principe. L'une des choses dont nous étions le plus fiers avec Farscape, c'était que nos statistiques démographiques incluaient une grande proportion de femmes agées de 18 à 39 ans, enfin je veux parler de cette catégorie si désirable. Ce n'est pas un résultat qu'obtenait SCI FI traditionnellement, et historiquement la science-fiction est peu explorée par cette catégorie de public.

"Comme je l'ai dit, nous avons été leur bête de trait, restant en première place des audiences de la chaîne pendant trois ans d'affilée. Et il y avait des périodes pendant lesquelles ils rediffusaient tous les épisodes cinq soirs de la semaine. Nos taux d'audience les ont bien aidés, et puis en 2001 ils sont commencé à nous retirer de l'antenne complètement - sans redifs ou autre - pendant tout l'automne. Pendant plusieurs mois, il n'y a pas eu de Farscape - que ce soit en redifs ou inédits - et ça c'est vraiment une longue période de vache maigre pour le public d'une série, alors nous avions des doutes dès le début.

"Pour être plus précis," il continue, "cela a vraiment commencé à tourner fin 2001 début 2002 quand la nouvelle équipe est arrivée [chez SCI FI]. Nous recevions vraiment des signaux nous disant qu'ils pensaient qu'ils pouvaient faire mieux. De ce que j'en ai compris, ils n'étaient pas très contents avec l'argent que ça coûtait et pensaient qu'ils pouvaient utiliser ces sommes pour deux ou trois autres nouvelles séries - comme s'il était facile de créer une série à succès, aimée des critiques. Je crois que c'était leur façon de penser, et grand bien leur en fasse."

Une des raisons citée par SCI FI pour l'annulation est le coût de production en augmentation. "La série coûte environ 1.5 million de dollars par épisode," révèle O'Bannon. "Pendant la majeure partie des 4 ans de production, le taux de change était de 2 contre un, donc notre budget était d'environ 3 millions de dollars australiens par épisode, en Australie on fait des films avec une telle somme. C'est une des choses qui rend perplexe : le fait que c'était une série chère pour SCI FI mais elle n'était pas outrageusement chère par rapport au niveau de qualité du produit."

"Encore une fois, la série était supposée être le fer de lance de la chaîne, et elle l'était. Les critiques trouvaient que ses effets spéciaux, cascades et autres étaient du niveau des films de cinéma et que tout l'argent et même plus se voyait à l'écran. Elle avait une brochette de comédiens extraordinaires et prêts à prendre des risques. Alors, on pourrait penser que c'était suffisant pour que la chaîne se dise: 'mince alors, on est fier d'avoir cette série sur notre antenne!' Mon impression est qu'ils pensaient que l'herbe est plus verte chez le voisin. Quand j'avais des discussions avec SCI FI à propos d'autres projets potentiels, ils étaient du genre à dire 'Alors quels genres de projets vous intéressent?' et puis ensuite j'entendais 'mince, on aimerait bien avoir Smallville' ou alors 'qu'est-ce qu'on ferait pas pour obtenir Enterprise!' J'aime bien ces deux séries mais ce n'est pas le sujet. Si Farscape était sur Showtime, je pense sincèrement que SCI FI aurait dit, 'Si seulement on pouvait avoir Farscape sur notre antenne!'

Un autre problème soulevé par O'Bannon est que le début de la quatrième saison de Farscape a été fortement promu en association avec Stargate SG-1, nouvel arrivé en provenance de Showtime, comme un bloc de programmation de deux heures. Ce bloc a atteint des records d'audience sur la période d'été pour la chaîne, avec une hausse globale des taux d'audience de 27% par rapport à la même période un an avant et de 46% en termes de foyers. Malheureusement, ces deux séries de genre sont très différentes et cela a peut-être été une erreur de les associer thématiquement.

O'Bannon note, " une chaîne a normalement sept soirées à programmer dans la semaine et l'attention est mise sur le positionnement des programmes, s'ils se répondent on les place l'un à côté de l'autre, s'ils n'ont rien à voir ensemble on les éloigne autant que possible. Dans le cas de SCI FI, leur programmation originale se résumait à la soirée du vendredi, donc par conséquent, pour cette nouvelle saison, c'était Stargate SG-1 et nous. Nous étions les deux seuls programmes originaux et donc ils devaient nous associer de facto, ce qui était ok. Le problème c'est que la campagne de promo qu'ils ont mise en place plaçait essentiellement l'accent sur ce qui n'est pas Farscape. La campagne insistait sur le fait que 'John Crichton always gets the alien babe' (John Crichton tombe toutes les filles aliens) et ce genre de choses, ce qui n'est vraiment pas le cas. Evidemment, si vous faites ce genre de promo, vous n'obtiendrez pas un public à même d'apprécier la série. Si vous incitez un ado de treize ans à zapper sur votre chaîne en espérant voir une nouvelle version de Lexx, voux pouvez être sûr qu'il sera horriblement déçu."

Donc, si SCI FI n'est plus intéressée par Farscape, pourquoi les co-producteurs que sont Hallmark et la Jim Henson Company ne peuvent pas emmener leur série sur une autre chaîne ? Et bien, ce n'est pas si simple. SCI FI possède encore les droits de redifs de la série pendant les deux ans qui suivent la diffusion du dernier épisode, ce qui veut dire que les 88 épisodes ne sont pas disponibles pour un acheteur potentiel. Quant à l'affirmation de SCI FI (sur leur site officiel) selon laquelle ils n'auraient pas été approchés pour laisser partir Farscape sur une autre chaîne, O'Bannon répond que c'est limite fourbe.

"C'est clairement faux," il rétorque. "On ne les a peut-être pas approchés mais c'est parce qu'Henson a fait comprendre aux potentiels intéressés que SCI FI a la mainmise sur les redifs pour les deux ans à venir, alors bien sûr personne ne va venir les contacter. Donc, c'est vraiment pas honnête. Ils ne sont clairement pas intéressés par la diffusion de la série, et s'ils l'étaient, ils auraient continué la diffusion pour une cinquième saison."

"Je pense qu'ils vont récupérer tout ce qu'il peuvent de la série et, avec un peu de chance, d'ici deux ans, quand les épisodes seront à nouveau libres, 1) nous les vendrons immédiatement en syndication et 2) il y aura peut-être une opportunité de faire quelque chose - soit de nouveaux épisodes ou quelque autre long projet pour compléter la série."

On ne peut s'empêcher de se demander si la chaîne, mécontente de ce qu'elle obtenait en terme de contenu, n'a jamais approché O'Bannon ou David Kemper, le producteur exécutif avec des mémos pour rendre Farscape plus accessible aux spectateurs peu fidèles ou nouveaux. "Il n'y a jamais eu de mémos spécifiques dont je sois au courant," O'Bannon répond. "Croyez-moi, nous nous demandions constamment, 'comment peut-on rendre la série plus accessible?' mais est-ce que cela veut dire simplifier l'histoire et les personnages? Nous nous battions contre notre sentiment que ce qui faisait l'attraction de la série - auprès de son public passionné et des critiques - c'était que justement la série était très différente. Mais ce qui la rendait unique rendait aussi difficile la possibilité de nouveaux spectateurs rentrant dans la série par n'importe quel épisode et s'y retrouvant pris par les personnages."

"C'est un problème auquel se trouve confrontée la télévision en général. Si vous regardez les chaînes nationales, elles ont dans l'ensemble jeté l'éponge - pour essayer de faire des séries type feuilleton - et se sont tournées vers des séries à mode opératoire. CSI en est le meilleur exemple et Law & order en est un autre. C'est un avantage pour ces séries de ne pas vous demander d'être là tout le temps pour pouvoir comprendre ce qui se passe.

La chaîne SCI FI a finalement fait tomber le couperet en septembre 2002 alors que le tournage de la quatrième saison touchait à sa fin à Sydney. "Il y avait eu des discussions pendant tout l'été, mais, au crédit de Henson, Hallmark et David [Kemper], ils avaient vraiment travaillé dur pour que ça marche, pour trouver un arrangement financier qui convienne à tous," dit O'Bannon. "La position de compromis prise par SCI FI était 'nous vous donnons 13 épisodes pour votre cinquième saison comme ça on ne se moque pas totalement du public en disant qu'on revient sur notre promesse d'une cinquième saison.' Mais au même moment où ils se disaient partants pour ces 13 épisodes, ils ont commencé à devenir intraitables sur les aspects financiers. Henson, Hallmark et David ont vraiment fait de leur mieux, mais la chaîne s'est entêtée, parce qu'au fond vraiment, ils ne voulaient simplement plus de la série. Au début de septembre, quand c'était sur le point de se faire, j'ai reçu un appel de David. Ils étaient en train de préparer le communiqué de presse annonçant une cinquième saison de 13 épisodes et puis tout a éclaté."

Avec le dernier épisode presque dans la boîte, il n'y avait simplement pas de temps pour faire des ajustements de dernière minute afin de résoudre quelques points majeurs de l'histoire, mais ça ne veut pas dire que les scénaristes auraient fait des changements importants s'ils en avaient eu l'occasion. "Pour autant que je sache, rien n'a été changé, parce qu'il était trop tard pour changer quoi que ce soit de significatif," révèle O'Bannon. "Par ailleurs, David et moi-même étions d'accord que la série ne méritait pas d'être conclue par une sorte de final précipité et maladroit du genre 'essayons de terminer tout ça'. La saga de John Crichton et des autres personnages continue. La fin n'a pas été filmée et nous ne l'avons pas encore vue. L'idée d'essayer d'assembler [un épisode de conclusion] au dernier moment a été évoquée l'espace d'une seconde mais pas plus, parce que la série ne mérite pas ça.

"Les séries télé se terminent et quelques fois, elles ont une vraie fin comme dans M.A.S.H.. Mais quelques fois, elle partent juste de l'antenne comme la première série Star Trek. Le triste aspect de l'histoire de Farscape en ce moment précis, c'est que la série se termine par un cliffhanger. Ce n'est pas la fin de l'histoire. En fait, si nous avions eu une cinquième saison - avec l'intention de conclure la série ensuite - le dernier épisode ne se terminerait pas forcément par un soupir général de soulagement avec tous les personnages fixant l'horizon, ayant terminé tout ce qu'ils avaient à faire. Il est probable que le plus triste pour moi dans cette affaire, c'est que la série part avec son histoire en suspend."

Heureusement, tout n'est pas malheur et désespoir pour les fans de Farscape. Des discussions sur un certain nombre de projets liés à la série sont en cours, y compris une possible version style anime (dessin animé japonais). "Cela ne reprendrait pas là où la série s'est arrêtée," dit O'Bannon. "C'est notre espoir le plus fervent et notre attente qu'un jour, d'une certaine façon, nous arriverons à filmer une fin à la série, quelle que soit sa forme. En haut de la pyramide, il y a la possibilité d'un film, mais il y a aussi la possibilité d'un téléfilm de deux heures ou d'une mini-série, voire le retour de la série."

La mainmise de deux ans de SCI FI sur les redifs des 88 épisodes produits empêchent effectivement toute reprise de la série ailleurs. "Cela a été notre plus grand obstacle pour obtenir de TNT ou d'une chaîne de syndication, 'oui, nous serions ravis de produire de nouveaux épisodes.' Ce qu'ils veulent c'est associer des nouveaux épisodes à la syndication des 88 autres,' remarque O'Bannon. "Alors, il y a la possibilité, dans quelques années - quand nous aurons arraché la série des griffes de SCI FI - que nous pourrions la remonter."

Le créateur de Farscape a un message pour les hordes de fans qui ont montré leur loyauté et leur enthousiasme pour Farscape ces derniers mois. "Pendant les quatre premières années de la série, lors de sa première diffusion, le public était comme une petite communauté," dit O'Bannon. "Suffisamment petit et passionné qu'il y avait une vraie unité, ajouté au fait de la présence d'Internet, qui nous donne accès aux spectateurs pour savoir ce qu'ils aiment et n'aiment pas. Pour moi et pour les créateurs de la série, les fans faisaient partie de la série. C'était vraiment une communauté extraordinaire ces gens qui ont suivi la première diffusion. Alors on peut tous trouver du réconfort dans le fait qu'on a fait partie de Farscape pendant sa première vie.

"Evidemment, j'espère que les 88 épisodes auront une vie en syndication et attireront de nouveaux spectateurs," remarque O'Bannon, "mais ceux d'entre nous qui étaient là tout au début avons quelque chose de spécial. Par rapport à tout ce qui est fait pour ramener la série à l'antenne, je suis vraiment ému et heureux et flatté par la passion démontrée par les fans. Je suis content qu'ils aiment la série!"



Farscape: Les calculs meurtriers de SCI FI? (Ben Katner, TV Guide online, le 7 janvier 2003)

Depuis que SCI FI Channel a annoncé que les onze nouveaux épisodes de Farscape qui seront diffusés à partir de vendredi (20H) étaient les derniers de la série culte, les critiques ont parlé, les producteurs ont parlé, et Dieu m'en témoigne, les fans ont parlé. (Bien que Jim Henson Co. soit en train de développer un projet de long métrage et de de série d'animation à vitesse de combustion, tout en gardant un oeil sur des possibilités de vente en syndication, les spectateurs spoliés n'en appellent pas moins au boycott de la chaîne qui a coupé les ailes à leur space opéra favori). En fait, la seule entité qui n'a pas donné son avis c'est SCI FI... enfin, jusqu'à ce jour. " Nous avons vraiment essayé de rester en dehors de tout ça," nous dit Bonnie Hammer, présidente de la chaîne. "Au lieu d'aller nous exprimer sur la place publique et de risquer de rabaisser nos partenaires, nous avons préféré garder le silence." Cependant, elle est enfin prête à briser son silence et, dans une interview exclusive pour TV Guide Online, nous explique pourquoi la course intergalactique de ces hors la loi devait arriver à sa fin.

TV Guide Online: Alors, qu'est-ce qu'il en est? Pourquoi vouloir annuler une série aussi géniale?
Bonnie Hammer: Nous ne voulions pas l'annuler. Ce que nous essayions d'obtenir c'était 13 épisodes et non 22. Les taux d'audience avaient faibli et la production en devenait de plus en plus coûteuse. Nous ne pouvions simplement pas trouver un accord financier. Mais nous n'avons jamais voulu arrêter la série à ce moment là. Nous avions vraiment l'intention de faire 13 épisodes supplémentaires (au delà des 11 à diffuser)- nous voulions la garder jusqu'en 2003 et l'arrêter en 2003. Mais financièrement, c'était trop difficile à faire.

TVGO: Dans ce cas, pour ne pas faire au moins une fin digne de ce nom, un téléfim ou autre?
Hammer: Nous avons examiné toutes les options. Mais avec la rapidité avec laquelle il aurait fallu agir - parce que les décors devaient être détruits et les acteurs devaient rentrer (d'Australie où se faisait le tournage) et les scénarios n'étaient pas écrits - [le coût] aurait été énorme. Comme si nous avions fait les Enfants de Dune (diffusion à venir) - mais avec moins de potentiel de retour. Nous aimons la série... et nous aurions été sincèrement ravis de la voir atteindre un public un peu plus large. Si tous ces fans fantastiques qui ont écrit et envoyé des e-mails et des fleurs [et quoi encore] avaient effectivement regardé la série chaque semaine, nous aurions pu faire les 22 épisodes.

TVGO: Vous essayez de me dire que Farscape n'a pas les chiffres pour mériter une quatrième saison, mais que Stargate SG-1, que vous venez juste de renouveler, attire un public suffisamment nombreux pour en mériter une septième?
Hammer: Oui. Jetez un oeil sur nos chiffres pour la soirée du lundi, rien que pour les rediffusions de Stargate. C'est fou! Avant de terminer la diffusion de la saison de Stargate, nous obtenions un taux moyen général de 1 et des pics aux alentours de 2 ou 2.1. C'était pour des épisodes inédits. [Maintenant] notre moyenne pour les rediffusions de Stargate est incroyable - 1.7 et 1.8. Quand Farscape était en rediffusion, nous nous estimions heureux d'obtenir un 0.8. Il y a vraiment une énorme différence.

TVGO: Mais Farscape est une série tellement cool. Comment est-ce possible?
Hammer: Bien que Stargate appartienne au genre science-fiction, c'est de la science-fiction au sens large. Il n'y a pas de continuité forte entre les épisodes. Vous êtes en mesure d'apprécier chaque épisode sans avoir vu le précédent. Leurs histoires sont indépendantes. Mon mari fait partie des spectateurs non fidèles et il regardait un épisode tous les cinq ou six sans avoir de problème [avec les développements de l'histoire]. Farscape, par contre, a suivi la voie du feuilleton et ce de plus en plus. Il fallait faire partie du club.

TVGO: Et c'est une mauvaise chose...?
Hammer: Ils avaient une écriture brillante et sophistiquée, mais tellement précise aussi que cela en devenait presque une invitation à ne pas rester si vous ne connaissiez pas tous les détails de la série. C'était génial quand vous compreniez, et l'évolution de certains personnages était vraiment extraordinaire, mais cela demandait trop d'implication.


Les mini-séries, fusée de lancement de SCI FI Channel, par Mélanie McFarland, Seattle Post-Intelligencer, 14 mars 2003

Le meilleur critère pour évaluer la réussite de SCI FI Channel dans sa redéfinition n'est pas les taux d'audience, en hausse sur le prime time, ni la qualité, en fort progrès, des grosses productions mises à l'antenne. Non, c'est le fait que des gens comme mon pote, David, regardent maintenant la chaîne sans honte.

Oui, David Jordan est un rat des villes brillant qui, pour rien au monde, ne voudrait se retrouver à une convention, obligé de porter des oreilles en plastique pointues. Pourtant, il a l'intention de regarder Children of Dune, la première de deux mini-séries prestigieuses que la chaîne câblée a prévues pour cette année. Tout comme il avait pris du temps sur son agenda pour les 20H de diffusion de la mini-série Steven Spielberg présente: Taken.

"Je l'avoue, je l'ai regardée en entier," dit-il, un peu embarrassé.

Pas besoin d'être timide. La mini-série a capturé plus de 6 millions de téléspectateurs pendant sa première soirée, battant les records d'audience détenus par Frank Herbert: Dune. Il est difficile de déterminer combien parmi tous ces téléspectateurs parlent le Chakobsa (NDT: language dans Dune). On peut affirmer sans crainte que beaucoup de non-spectateurs de la chaîne étaient venus à sa découverte. La même chose se passera très probablement avec la diffusion dimanche de Frank Herbert: Children of Dune quoiqu'à un moindre niveau.

Avec le nom de Spielberg figurant en bonne place, le succès de Taken était quasi assuré. Le fait que l'audience de la chaîne continue à progresser par la suite indique que les dirigeants font apparemment bien leur boulot, avec ou sans l'attraction de superstars. Les taux d'audience pour janvier et février sont en augmentation de plus de 28% par rapport à l'année dernière d'après Nielsen Media Research.

La croissance de SCI FI Channel n'est pas surprenante, nous dit sa présidente, Bonnie Hammer. La chaîne qui autrefois faisait tapisserie s'est constamment améliorée au cours des cinq dernières années.

Ce n'est pas seulement grâce aux mini-séries onéreuses -- il n'y en a que deux par an. Des séries originales comme Crossing Over With John Edward (NDT: paranormal plus que science-fiction), Farscape et Stargate SG-1 sont les bêtes de trait de SCI FI. Stargate, en particulier, a attiré plus de spectateurs grâce à sa diffusion préalable en syndication. SCI FI obtint sa diffusion en exclusivité au début de cette saison et maintenant c'est la série originale la plus performante de la chaîne.

"Nos spectateurs aujourd'hui sont très différents de l'image et de la perception que les gens ont des amateurs de science-fiction," dit-elle. "Les gens croyaient que les spectateurs de science-fiction n'étaient que ces jeunes garçons coincés qui restent à la maison pour jouer à des jeux vidéo 24h/24 et basta. Nous avons découvert que ce n'était pas du tout véridique.

Fans de science-fiction, avant de vous sentir attaqués, revenez donc six ans en arrière. A l'époque, les mauvais films d'horreur et les films de science-fiction seulement bons pour le marché vidéo constituaient l'essentiel de la programmation de la chaîne. Les plus grands noms que SCI FI pouvaient obtenir sur un projet s'appelaient par exemple Parker Stevenson et son plus grand succès était d'avoir obtenu la diffusion d'épisodes de la première série de Star Trek avec des scènes en plus et des commentaires de William Shatner.

Un seul regard aux publicités pour Children of Dune et l'on voit la distance en années-lumières parcourue par SCI FI. Alice Krige et Edward Atterton sont des noms connus et respectés, mais tous les deux sont sans conteste éclipsés par celui de Susan Sarandon.

Sarandon, Spielberg et Francis Ford Coppola font partie des stars de première catégorie qui ont autorisé SCI FI à utiliser leur notoriété. Alors quand Hammer et Mark Stern, le nouveau vice président de la programmation originale, disent qu'ils aimeraient travailler avec des gens comme Spike Lee, Quentin Tarantino et Martin Scorsese, on peut les croire sans rire. Maintenant ils ont l'argent.

Après le succès de Taken, qui, d'après Variety, avait coûté 40 millions de dollars en production, SCI FI et sa grande soeur du câble, USA Network, se sont engagées à dépenser un montant global de 300 à 400 millions de dollars en programmation sur les deux ans à venir. (D'après le TV Guide Children of Dune aurait coûté 20 millions de dollars, montant non confirmé par SCI FI).

Hammer et Stern ne peuvent dire comment la cagnotte sera répartie. "Je pense que ce sera un combat de catch," plaisante Stern. "Mais c'est plus facile pour nous de monter à l'étage et de dire, 'nous avons besoin de beaucoup d'argent pour ce projet,' parce qu'il est plus vraisemblable que nous l'obtiendrons."

Ce qui est sûr c'est que les rumeurs vont bon train concernant une mini-série adaptée de Battlestar Galactica (diffusée sur ABC fin années 70) et prévue pour la fin d'année. Les noms de Edward James Olmos et Mary McDonnell, anciens nominés aux Oscars, y sont rattachés -- mais cela n'est pas un choc aussi grand que le fait d'apprendre que le personnage de Starbuck serait joué par une femme. (NDT: Starbuck était joué par Dirk Benedict dans la série originale, un homme donc)

Sur le front des séries, SCI FI est en pourparlers avec les studios Marvel pour la création de A thousand Days, adapté du comic Strikeforce: Morituri .

Malgré l'apparent bonheur du moment, SCI FI doit se battre pour conserver son élan. Bien que ses mini-séries lui aient permis de se faufiler par intermittence jusqu'au top 10 des chaînes les plus regardées du câble, pour l'instant elle se maintient en moyenne à la 17è place, ce qui est correct mais pas extraordinaire.

Mais Farscape, série culte et premier succès sérieux de la chaîne avec les critiques, prend fin vendredi prochain à 20H après 4 saisons à l'antenne. De plus, SCI FI se retrouve reléguée en deuxième droit pour la diffusion de Crossing Over With John Edward parce que les taux d'audience sur la chaîne ont incité son distributeur, Universal TV, à offrir la première diffusion aux chaînes acheteuses de la version pour la syndication.

Donc, pour résumer, fin mars, SCI FI n'aura plus de programme identitaire, le genre de programme qui permet à une chaîne du câble de se distinguer du reste de la plèbe par ailleurs en constante augmentation.

Et les deux séries qui arrivent sur son antenne, Tremors (le 28 mars à 21H) et le malfaisant Scare Tactics présenté par la funeste Shannen Doherty (le 4 avril à 22H), semblent laisser la rumeur de marbre.

"Avons-nous besoin d'un succès sans précédent? Evidemment," dit Hammer. "Est-ce que nous espérons en avoir un? Absolument." Qu'est-ce que ce sera? Nous n'en saurons pas plus avant la fin du mois quand Stern dévoilera le projet d'une nouvelle série de science-fiction. Pour que les spectateurs y accrochent, il faudra qu'elle passe le test de David et qu'elle attire des spectateurs autres que le groupe habituel de jeunes mâles, de façon régulière et non-évenementielle.

Hammer pense que sa chaîne aura sa série à succès d'ici la fin de l'année, ou au début de l'année 2004. Pour que SCI FI continue à progresser, son espoir devra devenir une réalité. "Une des choses que nous devrons faire pendant notre marche en avant," dit Hammer, "c'est prendre des risques."

Alors, tandis que SCI FI essaie de faire reculer l'impossible, espérons que sa programmation nous entrainera avec elle.



Time magazine, lundi 17 mars 2003

Je vous passe la critique et les commentaires sur Children of Dune en tant que tel pour focaliser l'attention sur les points intéressants en ce qui nous concerne. Cet article est celui qui a déclenché la campagne d'envoi de soutiens-gorges à Bonnie Hammer par les fans féminines.

Opération Suite du Désert, par James Poniewozik, lundi 17 mars 2003

SCI FI Channel diffuse la suite de sa mini-série Dune, espérant prouver que les sagas de l'espace ne sont pas que pour les adolescents boutonneux.

Un leader politique charismatique limite messie a déclenché une jihad. Ses subordonnés mènent une guerre universelle et font chanceler de très anciennes alliances. Dans la balance se trouvent pouvoir, liberté religieuse et contrôle de la plus précieuse ressource économique. S'il n'y avait pas ces vers géants et ces hommes-poissons hybrides trimballés dans des tanks, vous pourriez croire que vous regardez les infos.

Children of Dune, la mini-série de 6 heures diffusée sur SCI FI Channel (16-18 mars à 21H, heure côte Est) est la suite de l'adaptation à succès (diffusée en 2000) du roman Dune écrit par Frank Herbert mais cette version a un peu plus d'à-propos. Ceci dit, SCI FI serait ravie que vous vous contentiez de regarder simplement pour les vers géants et les hommes-poissons. Children of Dune est la dernière arrivée d'un groupe de productions de prestige (y compris Taken même si avec 20H de programmation on peut difficilement parler de mini-série), qui ont permis à SCI FI d'élargir son audience et de passer dans le top 10 des chaines du câble au lieu de rester le peu connu paradis des puceaux de 30 ans qui connaissent les noms de tous les acteurs ayant joué le Dr. Who.

Ce changement est la responsabilité de la présidente, Bonnie Hammmer, chargée 'd'élargir' le public de la chaîne, ce qui en gros veut dire: attirer les femmes. Hammer réfute l'idée selon laquelle le terme 'fan féminin de science-fiction' est une contradiction en soi. "Mary Shelley a écrit Frankenstein," elle remarque. Mais la clé du succès pour attirer les femmes, et les hommes passé l'âge de l'adolescence boutonneuse, est de mettre l'accent sur l'histoire plutôt que la technologie, sur les motivations psychologiques plutôt que les moteurs à distortion plasmique, sur la fiction plutôt que la science. "Ces spectateurs veulent des programmes qui ont plus d'éléments emotionnels et moraux," dit Hammer. "Ils diront, 'Je ne suis pas un gaga de science-fiction, mais j'ai adoré Le Sixième Sens.'"

La saga qu'est Dune est bien dans cette lignée dans le sens où c'est un opéra spatial avec un contenu philosophique. [... l'article passe ensuite à une description/critique de Children of Dune...]



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